Source Database: 
NT2
Source Entry URL: 
Source Entry OAI-PMH Identifier: 
oai:nt2.uqam.ca:34567
Author(s) of the Source Entry: 
Guilet, Anaïs
Source Entry Language(s): 
French
Description(s): 

Mandel.brot regroupe les créations hypermédiatiques d'Alexandra Saemmer et de Bruno Scoccimarro. Celles-ci sont temporairement exposées sur le site et, après quelques mois, elles sont remplacées par de nouvelles œuvres et disparaissent à jamais.

Le titre du site semble avant tout être un hommage à Benoit Mandelbrot, un mathématicien franco-américain né à Varsovie en 1924, qui a travaillé au début de sa carrière sur des applications originales de la théorie de l’information, puis a développé ensuite une nouvelle classe d’objets mathématiques: les objets fractals. Ceux-ci peuvent «être envisagés comme des structures gigognes en tout point – et pas seulement en un certain nombre de points, comme les attracteurs de la structure gigogne classique. Cette conception hologigogne (gigogne en tout point) des fractales implique cette définition tautologique: un objet fractal est un objet dont chaque élément est aussi un objet fractal» (Boulanger et Cohen, 2007). Cette notion de fractal s’avère faire partie de la vision esthétique des deux artistes. Par exemple, les titres des œuvres sont proposés autour d'une branche, tels des arborescences, chaque œuvre appartenant à un même tout en étant à la fois indépendante et complémentaire aux autres parties. Mandel.brot est aussi un jeu de mots entre l’allemand «mandeln» – qui signifie «amande» et renvoie ainsi au choix esthétique du site de représenter une branche d'amandier –, et le mot «brot», signifiant «pain» mais aussi «travail» au sens figuré, via l'expression «gagner son pain».

Les œuvres d'Alexandra Saemmer et Bruno Scoccimaro offrent pour la plupart une réflexion sur les relations entre textes et images. L'iconicité, les aspects calligrammatiques – l’expressivité graphique du texte en résonance à son thème – et le mouvement sont des caractéristiques majeures de la pratique poétique des deux artistes. Le désir d’unir les mots aux images et de faire de la lettre «un élément iconographique» est très prégnant. Pour Alexandra Saemmer, le numérique «se caractérise par le transport et la fusion entre deux régimes sémiotiques, le texte et l’image. Contrairement au texte, l’image paraît profondément immergée dans l’univers de la matière» (Saemmer, 2007: 98). Les œuvres qui vont et viennent sur le site emploient non seulement le texte et l'image mais également la vidéo et le son, créant des environnements qui évoluent entre sens et sensation.